Petit scarabée deviendra grand

Tiens, je me rappelle quand j'ai commencé la plongée. J'en étais encore à faire des sauts de crapaud dans 10 mètres d'eau alors que je voyais Sandrine, Nicolas, Francois ou Bernard s'entrainer pour le N4 et le MF1. Je m'entrainais à vider mon masque et n'arrivait pas à gérer mon gilet alors que ces demi-dieux fils et filles de Poseidon accomplissaient ce qui m'apparaissait être des exploits incroyables à des profondeurs extravagantes.
Et puis les années passent, petit scarabée grandit et me voilà à mon tour prêt à affronter ces mêmes épreuves et je ne me sens pas du tout dans la peau d'Hercule, fils de Zeus !

Pourtant, vous savez quoi ? Le niveau 4, ça a l'air impressionnant comme ça vu depuis un N1 mais -et c'est encore heureux !- ça ne l'est plus quand, plusieurs dizaines de plongées d'exercices plus loin, on est dedans jusqu'au masque !


André et Nico Bernard Robert et Henri Robert Bruno
Michel Christophe François Sandrine

Déjà, l'épreuve se déroulera sur notre terrain, on n'est donc pas trop dépaysé. André Meynard (MF2, instructeur régional), Michel Pazos (MF2) sont venus renforcer l'équipe de choc du club : Robert (MF2, IR), Bruno (MF2, BEES1), Sandrine (MF1, Padi instructor, en cours de BEES1), Francois (MF1), Christophe (MF1), Bernard (MF1, BEES1), Nicolas (MF1), Henri (MF1), Robert (MF1) et Maia (MF2 de chien sympa). Avec tous ces galons, on ne peut pas dire qu'on ne soit pas bien entourés ! Les jury d'examen devant être constitués au moins à 50% par des MF2, nos MF1 se relayeront donc au fur et à mesure des épreuves.



les examen écrits



Jeudi 16 octobre

la correction

De toute façon, on commence soft par une soirée de 3 épreuves écrites de 45 minutes : exercices de table, réglementation, accidents. Pour 21h30, c'est bouclé. Hop au lit !



Vendredi 17 octobre

A partir de maintenant, c'est du non stop jusqu'au résultat : on vit, mange et dort Niveau 4. On connait une grosse inquiétude, la météo annoncée pour le week end est catastrophique : vents infernaux, creux vertigineux, ca devrait pas être de la tarte. Le spectre de l'annulation fait courir un frisson entre les candidats. Ah non, on veut en finir ! En attendant, la soirée est consacrée aux 2 dernières épreuves écrites (physiologie, physique) et aux 2 oraux (matelotage, matériel). Attendre devant la porte de la salle d'examen et passer au tableau répondre au feu croisé des questions du jury : c'est marrant, ça rappelle le bac ! Sans le stress quand même ! On finit tard donc on se couche tard et dire que le lendemain on commence à l'aube !

l'oral sur le matériel



samedi 18 octobre matin

Lorenzo et Sandrine avant le début des hostilités

Fatigué ? Même pas, j'ai bien dormi ! Stress ? Comme dirait Steve McQueen dans les 7 mercenaires, 'jusque là, ca va'. On arrive à la Redonne et la surprise est bien agréable : pas de tempête à l'horizon ! On s'adapte et on va faire de suite les épreuves qui nécessitent le plus de profondeur. Au programme : descente dans le bleu avec interprétation des signes, remontée à 2 sur un embout. Ensuite, on change de jury et on passe à l'assistance PA de 30m. Entre les passages, on attend sur le bateau. Fais gris et un peu frais. Y a ptete aussi un peu le stress parce que j'arrête pas d'avoir envie de faire pipi !


briefing de Sandrine briefing de Pierre Jean briefing de Audrey et Lorenzo mon briefing

Après ces épreuves, je remonte pas trop fier de moi. Dans l'assistance PA, j'ai stagné vers 20 m et j'ai du réinjecter un peu d'air dans le gilet. Grrrrrmblblbl. Nos jurys se concertent et commencent à préparer leur notation pendant que, de loin, on les scrute anxieusement. Je suis passé avec Bruno et Christophe : Christophe sourit de toutes ses dents et Bruno fait la moue. Bon sang ! Qu'est ce que ça peut bien vouloir dire ?


après le 800m après le 800m   Pierre Jean et ses grosses cuisses
entre 2 épreuves    une arrivée disputée

On passe au 800m PMT alors que la mer se lève. Robert se place au large de la Redonne à 800m du quai, distance repérée par le GPS. On se met à l'eau, main contre la coque. Prêts ! Et c'est parti, chrono en route ! Je suis un bien mauvais palmeur et mon idée c'est de limiter la casse. Mais quand même, quand je vois les autres disparaitre rapidement, je me pose des questions ! Ils ont mangé du lion ou quoi ? Arrivé dans le port, Sandrine en crawl me rattrape. Le crawl en 7mm ? Mais comment fait elle ? Je prends ça comme le signal que le moment est venu de commencer le sprint final. C'est pas une course, nous arrivons tous les 2 en même temps à l'échelle. Bel esprit de corps ! Vite consultons le barème de l'épreuve : normalement, ça nous fait un 8/20. Hé, j'espérais pas autant ! Plutôt une bonne surprise, mais je n'ai pas le choix, faut que je cartonne à l'épreuve du mannequin.

Audrey confiante au retour de son assistance PA



samedi 18 octobre midi

la star du jour : la daube de taureau

On retourne au club gonfler et manger. Là, Robert nous fait un sale coup. Il a commandé une daube de taureau et elle est vachement bonne ! C'est le supplice de Tantale : avec le mannequin et le 500m capelé au programme de l'après midi, hors de question de se baffrer. Les membres du jury, eux, ne se privent pas. Grmmbmblblbbl !

     premières impressions autour de l'apéro      premières impressions autour de l'apéro



samedi 18 octobre après midi

Les 2 épreuves qui nous attendent cet après midi se dérouleront dans le port de la Redonne. Avec des bouts mesurés à terre, des bouées serviront de repère : 0, 50 et 100m. Le temps de réenfiler sous la pluie des combinaisons humides (brrrr), on est prêt pour le mannequin. Notre ami Jean Ferron est mis en place sur un fond de 5M et Robert B armé d'un marteau et d'une barre de fer est chargé de battre la mesure du temps.

la mise en place commence

Robert mesure les bouts

Jean Ferron est mis à l'eau Robert marque le temps à coup de marteau sur une barre de fer je vous présente Jean Ferron, le mannequin

Lorenzo se prépare

Sandrine révise le vasalva

D'expérience, je ne force pas sur les 100 premiers mètres et prend 3 secondes avant de commencer les 20 secondes d'apnée. Signal de Robert, retour en surface. Je respire 3 fois et replonge sans attendre. Facile. Je choppe Jeannot pour entamer les 100m de la mort qui tuent. Surtout ne pas partir en zigzag ! J'arrive à la bouée des 50m. C'est duraille, mais ça va encore. Je fais demi tour et là : la cata ! Je me prend la jambe droite dans le bout de la bouée ! NOOOOOOON ! Je m'efforce de maintenir les voies respiratoires du mannequin hors de l'eau comme ils disent dans le manuel tout en me dégageant d'une main. Non, non, non. C'est trop bête ! Je repars mais en ayant vidé mes dernières forces. Honnêtement, j'ai pensé abandonner. Et puis, en tournant la tête pour repérer la bouée (loin, encore bien trop loin !), j'aperçois notre petit groupe sur le quai et ça suffit à me motiver pour arracher les derniers mètres.

On ne nous communique pas les notes bien sûr, mais je jete un coup d'oeil au barème. Mmm, normalement, mon chrono devrait m'amener à 13/16. Même sans compter les points pour la tenue du mannequin, je suis à nouveau dans la course, yeah !


fin du 500m


Lorenzo en a finit pour le mannequin

      Maia avait tenu à être là pour nous encourager

Reste le 500m, je ne m'inquiète pas trop. Je palme mieux en capelé qu'en nage libre et il n'y a pas de note, faut juste arriver dans les temps. Mais c'est sans compter sans les 800m du matin, la daube de taureau et surtout le mannequin. Pfff, plus dur que ce que je pensais.


départ du 500m

Cette fois ça y est, la journée est bien finie. Certaines des épreuves les plus craintes sont passées. Ca passe vite ! Plus que 3 et c'est bouclé : apnée, RSE et sauvetage palmes. Le sauvetage palmes, la derniere grande inconnue, est une épreuve binaire : tu remontes pas le gars, tu es éliminé. Aie aie.



dimanche 19 octobre

Le retour au club se fait après avoir passé une mauvaise nuit. Pfff, c'est comme le parachutisme : le 2ème saut est pire que le premier. Que la Force soit avec nous parce qu'on va en avoir bien besoin.
Je ressors de ma dernière apnée d'échauffement juste pour le début de l'épreuve et une grosse grosse crise d'angoisse. Mais qu'est ce qui m'arrive ? Sandrine descend et mon coeur monte battre dans mes oreilles. DUDUM DUDUM DUDUM ! L'apnée, c'est tout dans la tête : faut que je me calme ou je suis foutu. Grosses grosses respirations et quand vient mon tour, je suis aussi calme que Bouddha sous son arbuste. Coucou M. l'Examinateur, c'est moi que v'là ! Ah, je peux remonter ? Quoi, déjà ? Nan, je vais rester un peu encore... Si, si, j'insiste.

Pour la RSE, c'est refrain connu : facile à l'entrainement mais là je trouve le temps un peu long et ne crache pas une bulle d'air de toute la remontée. Aie, j'ai trop expiré au fond !

Sauvetage palmes, je décolle sans attendre. André, mon cobaye, n'a pas rejeté son détendeur, trop facile ! Sauf que... euh... pourquoi j'entends pas mon ordi bipper signe que je remonte trop vite ? Au pire du pire, il bippe toujours au moins 3 secondes ! Et là, rien ! D'oh ! Ne pas s'arrêter, surtout ne pas s'arrêter. Je rentre la tête dans les épaules et palme comme je peux. Ca se traine, mais ça remonte centimètre par centimètre. A ce rythme, on risque pas la surpression pulmonaire ! Encore une épreuve dont je ne me vanterai pas ! Décidément, ça restera le leimotiv du week end !

délibérations

délibérations

Les membres du jury entament leur délibération finale. Sur le bateau puis au club nous abandonnant sur le trottoir à tourner nerveusement en rond. Allez, j'ai pas été bon ce week end mais je ne m'inquiète pas trop non plus. Par contre, il se fait faim et les victuailles sont à l'intérieur. Allez, vite vite ! L'annonce des résultats quelques instants après est solennelle : Sandrine, félicitations. Pierre Jean, félicitations. Laurent, félicitations. Lorenzo, félicitations. Audrey, félicitations. Et bin, ça y est ! Mission accomplie 5 sur 5 ! On peut passer à table !



la proclamation des résultats

un niveau 4 peu chevelu    une niveau 4 plutôt chevelue
un niveau 4 chevelu et à moitié barbu le repas final
une niveau 4 très chevelue   un MF1 chevelu en désordre
un Niveau 4 chevelu se sert du lapin farci

un MF1 et un MF2 chevelus eux aussi



Alors, ca fait quoi, le N4 ?

En intro, je faisais le blasé : bah, le N4, faut pas s'en faire toute une histoire. Bin, j'ai menti. Mais, ça, je ne l'ai compris que lorsque je me suis inscrit pour la première fois à une plongée : crénom de bon sang de bonsoir, réussir le niveau 4, c'est quelque chose !!!

Laurent


examinateurs et examinés réunis




Merci !

A l'issue de ce niveau 4, que dire sinon remercier tous ceux sans qui rien n'aurait été possible. Et par ordre de mérite svp.
 


Merci aux Robert's G&B pour leur dévouement sans limite,
Merci à tous les moniteurs pour leur dur labeur,
Merci à Dieu pour la mer,
Merci à Mares pour les Avanti Quattro chaussantes,
Merci au taureau pour la daube,
Merci à Jean Ferron, même si il ne sait toujours pas nager,
Merci à l'Anthias pour nous avoir supportés
Merci à nos poumons pour l'apnée,
Merci à John Scott Haldane qui a empêché l'azote de faire des grosses bulles,
Merci à la petite circulation pour l'hématose du sang,
Merci à l'oxygène pour la survie de nos cellules nerveuses,
Merci au CROSS de ne s'être pas rendu nécessaire,
Merci à la glotte de ne pas s'être fermée pendant la RSE,
Merci au foramen ovale d'être resté imperméable,
Et enfin, et enfin, et enfin... Ben non, plus rien.

Pierre Jean

 



Les nouveaux Niveau 4

j'ai le triomphe modeste Pierre Jean est fier de ses grosses cuisses Audrey et Jean Ferron, le début d'une grande histoire ? Sandrine sous le seul rayon de soleil du week end Lorenzo se fait des cheveux pour la suite