Maintenant que nos plongées sont finies (bouhou), il ne nous reste plus qu'un jour à passer à Maria la Gorda. Le site est paradisiaque, mais, il est vrai, peut être un peu limité rayon activités : plongée, farniente sur la plage ou regarder la téloche. Cétipas beau la mondialisation : se perdre au tréfond de Cuba pour regarder Samuraï Jack en espagnol les pieds dans l'eau... On vit une époque formidable que je dis !
Seule échappatoire, louer un véhicule et partir explorer le reste de la péninsule. Et là pas question d'espérer tomber sur un Disneyland, y a La Bajada (un trou paumé) et un immense parc naturel. Tentant ? C'est ce qu'on pense avec Joel, Christine et Henri et on plannifie la location d'un 4x4 pour aller l'explorer. Guy et Paulette de leur coté loueront un scooter pour voguer à l'aventure, tout comme Robert J et Ghislain. Robert et Ariel hésiteront mais finalement se joindront à nous pour la visite du parc.
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Après le ptit dej donc, cap sur la location de voitures. Le parc est limité à 3 4x4 et 4 ou 5 scooters. Mais bon, y a pas foule non plus ! Le déjeuner risque d'être aléatoire mais Christine ferait une recrue de choix pour Koh Lanta : même Indiana Jones n'aurait pas pensé à détourner les bananes du petit déj en les cachant dans ses chaussures ! Ainsi parés à tout, on grimpe dans les 4x4 pour filer droit sur la seule route qui dessert l'hôtel. Jusque là, on risque pas de se perdre. A La Bajada, ça se complique pas trop : vers le nord La Havane, vers l'Ouest, la péninsule. Heureusement ! De toute façon, y a pas un panneau de signalisation ! Cap à l'ouest donc jusqu'à ce que on pile net devant une barrière férocement gardée par un militaire armé jusqu'aux dents d'un lance-pierre : on plaisante pas avec un tel guerrier ! |
On ne poura rentrer dans le parc qu'accompagné d'un guide officiel. Donc retour vers La Bajada. Il y a là une station météo et l'accueil du parc. Plusieurs ballades sont possibles, certaines à pied, d'autres en 4x4. Et pour voir le parc, Osmani, guide anglophone (chic, enfin, je comprends quelque chose à ce qu'un autochtone me raconte) nous explique que les guides (Routard et Lonely Planet) ne sont plus à jour. 10 dollars pour le tour du parc. Ca semble très cher pour Cuba, mais bon, si ça permet vraiment de participer à la protection de l'environnement. Par contre, si on relève nos identités et numéros de passeport, c'est pour sauver les iguanes d'une mort certaine ? Petit pays, grande bureaucratie !
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Pour nous cette fois, la barrière du parc s'ouvre en grand ! La péninsule Guanahacabibes a été déclarée réserve naturelle en 1963 par Fidel puis a encore monté en grade en étant déclarée par l'Unesco réserve de la biosphère mondiale en 1987. Son nom provient des indiens qui vivaient dans ses grottes, il y a 2000 ans. Dans les années 60, les derniers habitants ont été déplacés et relogés à La Bajada dans des batiments 'où ils vivent bien mieux'. Si c'est le guide qui le dit... Le parc fait 101500 hectares alors pas question de le sillonner en tous sens. Là encore de toute façon, une seule route possible qui file tout droit jusque l'extrême pointe ouest de Cuba. C'est Cabo de San Antonio, après lui, faut piquer une tête et nager quelques centaines de kilomètres pour rejoindre le Yucatan. |
Ce qui frappe, c'est que en quelques dizaines de km, des écosystèmes très différents se succèdent comme des tranches napolitaines. Jungle, arbustes, désert de rocailles, cocotiers, cactus... les paysages et les végétations se succèdent comme si on feuilletait un atlas géant. |
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On commence par marquer une pause dans la jungle. Dès qu'on s'est enfoncé sous les frondaisons, c'est une symphonie de vert et de cris d'oiseaux. Alfredo nous dégotte un petit serpent. Tiens, Christine, c'est le moment de soigner ta phobie. 'AAAAAAAHHHH NOOOOON !!!!!'. Bon, on va pas insister, il est pourtant tout doux au toucher ce petit Jubo. Plus loin on s'enfonce dans la mangrove. On doit jongler sur les racines pour ne pas s'enfoncer dans les marécages jusqu'aux rives d'un marigot. Grimpés comme on peut sur des branches, on se tord le cou pour apercevoir les oiseaux. Sont ptete beaux, mais bien loooin de nous. Même à la jumelle, le spectacle n'est pas vraiment impressionnant. On poursuit dans la jungle entre les Almacigo, un arbre à l'écorce rouge (surnommé l'arbre à touriste car il évoque la couleur du touriste après quelques heures sur la plage au soleil) et les Uva Caleta qui donnent des fruits dont on peut faire du vin.
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Couverts de poussière et de coups de soleil, on finit par arriver à la pointe. Cabo San Antonio nous voilà, il y a là un petit phare, un tout petit avant poste militaire et un minuscule musée. On s'y attarde pourtant peu car il y a une floppée d'arabis basés là et ils sont féroces !
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Le soir, notre dernier soir, après un dernier coucher de soleil d'anthologie, on sirote un peu tristement notre dernier cocktail au bar de l'hôtel. Dernier Mojito et dernière Pina Collada. Avant le dodo, je retourne une dernière fois au bout de la jetée. La voie lactée, un peu effacée par l'éclat de la lune (pas penchée sous le même angle que chez nous), étincelle au dessus de ma tête. A mes pieds, des centaines de reflet marbrent le sable à travers l'eau cristalline de centaines de craquelures. C'est fichtrement beau la nuit dans les Caraïbes ! Demain, départ, me manquera beaucoup Maria la Gorda ! Beaucoup !
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