C'est pas parce qu'on va quitter Maria dans la journée qu'on va renoncer à la traditionnelle séance de PMT au saut du lit. Oh que non de non ! Par contre, le personnel de l'hotel, composé d'employés d'état, travaille par rotation de 10 jours, le cuistot vient de changer et ça se sent. Les pancakes devenus épais et farineux en ont pris un sale coup. Bin alors, si a pu bon pancakes, moi j'me casse ! |
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Justement, on pensait partir tôt, mais on nous dit que les minibus ne seront là qu'en début d'après midi. On en est quitte pour une matinée de farniente à l'ombre des cocotiers. Hé, on a connu pire comme salle d'attente ! Mais voilà nos chauffeurs qui arrivent bien décidés à nous embarquer alors qu'il n'est pas encore midi. Le temps de grignoter un morceau et jeter un dernier regard sur ce petit coin de paradis et nous voilà à nouveau précipités sur les routes cubaines. L'idée, c'est de déposer Christine, Joel et Robert J à l'aéroport, de déposer nos affaires de plongée, de récupérer notre voiture de location et de filer vers Trinidad pour le début de notre périple. |
"j'adore qu'un plan se déroule sans accroc", ouais mais on est à Cuba. Jusque l'aéroport, pas de lézard. Là, nos chauffeurs refusent d'attendre qu'on récupère notre voiture de loc. On s'adapte : Paulette et Ghislain les accompagnent avec nos bagages et on les rejoindra à l'hotel. 1 heure plus tard, on peut enfin récupérer le Hyundai 7 places. 1 heure encore après on arrive à notre hôtel de la Havane. C'est pas qu'il soit si loin. Oh que non ! Mais, déjà c'est la nuit et on découvre la ville et ses petites particularités : les grandes directions sont à peine indiquées : au mieux, on trouve des sortes de petites pyramides avec le numéro des rues. Ce serait déjà pas mal si on avait une carte un tant soit peu précise, mais Routard comme le Lonely Planet n'ont pas pris la peine d'indiquer toutes les petites rues. Au fait, c'est quoi l'adresse de l'hôtel ? Bin.... c'est le Copacabana sur le front de mer. Oui mais dans le Miramar ? Le Vedado ? Mariano ? Doh ! Normalement, on devait suivre nos bagages, genre... |
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Alors perdus pour perdus, on demande notre chemin à tous les coins de rue. Bonne pioche, Guy se débrouille comme un chef en espagnol. Mauvaise pioche, les coins de rue sentent le rhum ou le oinj et les autochtones font tellement preuve de bonne volonté qu'ils mettent un point d'honneur à nous renseigner sans même comprendre où on veut aller. Malgré des plans à faire pâlir de jalousie l'IGN, on finit par après maints détours à rejoindre le Copacabana. 21 heures mais on ne s'attarde pas, il nous reste 400 bornes pour rejoindre Trinidad ! Tout le monde à bord du Hyundai et on décolle en trombe. Les premieres images de la Havane défilent rapidement dans la nuit : le front de mer (le fameux Malecon), les immeubles délabrés... Ce qui frappe, c'est le manque de transports en commun. De nombreuses jeunes filles vêtues de court attendent le bus aux intersections. Un grave problème heureusement résolu par des gentlemen seuls s'arrêtant pour les prendre en stop. Nous on est complet et on prend nos aises dans l'Hyundaï. Ou presque, dès les premieres minutes, la place assise au milieu à l'arrière acquiert une ptite réputation et on pense très vite à organiser des rotations que ce ne soit pas toujours le même pauvre infortuné du derrière qui s'y colle. |
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Déjà pour trouver l'autoroute, c'est tout un poème. 3ème à droite ? euh... c'est une rue ça ? Faut la compter ou pas ? Bin.... Dans un autre pays, les repères sont forcèment différents et dans le noir et la fatigue, allez vous y retrouver ! On prend vite le pli : on interroge un autochtone tous les 100m jusqu'à rejoindre l'autopista. 'attends, t'as vu cette rue minuscule, ca peut pas être par là l'autoroute !' 'euh, mon gars, on est sur l'autoroute, là !' Gloups ! Le bon côté de la chose, c'est qu'il y a très peu de circulation. Le mauvais c'est qu'il n'y a strictement aucun panneau indicateur. On nous racontera la mésaventure du touriste qui, partit pour Santa Clara se retrouva à Trinidad à 50km de là. On peut vous dire que ça n'a rien d'étonnant ! Alors on s'arrête. Encore et encore et encore. Heureusement, même à 3 heures du mat, y a encore du monde dans les rues à Cuba et ce jusque dans le plus petit village. On a juste l'air bète quand on tombe sur un muet (véridique) !
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Trinidad |
Quelques très petites heures plus tard, on jette un oeil plus critique aux chambres. Le lavabo est intéressant : il arrive à peine plus haut que le genou et il est penché vers l'avant. Quand vous posez quelque chose dessus, ça roule et vous tombe sur les pieds. Une porte fine comme du papier à cigarette et fermée d'un simple petit verrou sépare 2 chambres. Résultat : on entend le moindre murmure. Le soleil levé, on prend aussi le temps de juger l'établissement. Après le petit paradis de Maria la Gorda, c'est le retour au réel. L'établissement est un peu vieillissant et bâti en béton avec un restaurant qui évoque un réfectoire. Par contre, y a chocolat chaud pour le petit dej. Tiens, c'est rare mais on comprend vite pourquoi : on y trouve du touriste français par bus entiers ! Mais bon, on ne va pas y rester bien longtemps dans cet ensemble de béton. Cap vers Trinidad ! |
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-ahem-... Située dans la province de Sancti Spiritus et fondée en 1514, La Villa de la Santisima Trinidad a été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1988. Comptant aujourd'hui 50 000 habitants, elle a connu son heure de gloire au XIXeme siecle grâce à l'industrie sucrière. Des centaines d'exilés français vinrent s'y établir et fondèrent des dizaines d'exploitations dans la Valle de los Ingenios située à l'ouest. Autrement dit, la ville accumulait la richesse et le centre ville, préservé et où les voitures sont bannies, témoigne encore de cette splendeur. Avec ses rues pavées, ses clochers et la fameuse Plaza Mayor, Trinidad dégage un charme colonial plutôt choucard. Ca n'a pas échappé aux touristes qui, comme nous, se pressent en masse. Les boutiques et les musées se sont multipliés pour répondre à la demande. Le plus fun, c'était le Museo Nacional de la Lucha Contra Bandidos narrant la lutte des valeureux révolutionnaires contre les anti-castristes (les bandidos). Le Museo Historico Municipal est intéressant non pas en lui même, même s'il est installé dans l'ancienne demeure d'un richissime négrier, mais parce qu'il est surmonté d'une tour avec une vue imprenable sur la ville ! Autrement dit, dès qu'on a compris que pour accéder à cette tour qui nous nargue, il faut passer par le musée, on aligne les 2$ avec le sourire. C'est un peu sport pour monter l'escalier en bois tout étroit mais c'est vrai que la vue est magnifique. Après avoir pique niqué avec quelques nourritures empruntées au buffet du ptit dej, notre petit groupe éclate pour l'après midi. Les Bayol resteront en ville explorer les bars et se remplir les oreilles de musique et nous autres partont à l'aventure ! Cap sur Topes de Collantes au nord de la ville. |
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Topes de Collantes |
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Pour y accéder on grimpe dans les montagnes. Au col, un point de vue permet d'avoir une vue impressionnante sur toute la péninsule. Après on monte encore (point culminant, le Pico San Juan atteint les 1200 m) et on découvre Topes de Collantes perdue dans les denses forêts.
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Mais ce n'est pas lui qui nous amené dans la petite ville, pas plus que les établissements thermaux. Nous sommes à la recherche des chutes d'eau. Le Salto del Caburni est renommé mais la randonnée pour l'atteindre est épicée de 10$ de droit de passage. Mmmouais. On préférera se rabattre sur d'autres chutes mais le tout c'est -refrain connu- de les trouver. Et là encore, on se dit que tout se mérite à Cuba. Si c'est pas en alignant le cash, c'est en se perdant en des heures en recherche ! Après avoir pas mal tourné en rond et demandé à des dizaines de personne notre chemin, on déniche finalement le petit sentier sensé nous y mener. Enfin ? Hé mais ce n'est que le début ! |
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Valle de los Ingenios |
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Jardin Botanico Soledad |
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Le lendemain matin, on commence à prendre la route de Cienfuegos, notre prochaine étape. En chemin, on s'arrête visiter le Jardin Botanico Soledad qui est un jardin botanico, quoi ! Mais attention, pas n'importe lequel. D'après les cubains, un des plus beaux du monde. A part celui du Montet à Vandoeuvre, j'en connais pas d'autres alors je veux bien les croire ! Blague à part, il a été fondé en 1901 par un yankee et compte 2000 espèces végétales. Un garde armé (hé oui, le parc compte des essences précieuses et doit être protégé des braconniers d'arbres) nous prend sous sa protection et nous fait la visite guidée. Les arbres sont magnifiques ! Après un bon jus d'orange pressé de frais, on reprend la route mais avant d'arriver à Cienfuegos, on fait le détour par un lieu historique de Cuba que je m'en serai voulu de ne pas avoir vu de mes yeux vus : la fameuse baie des cochons. |
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