Y a des moments comme ça où on se dit qu'un an, ça passe drôlement vite quand même. Moi, ce vertige métaphysique à teneur existentialiste (fichtre, un an de ma vie vient ENCORE de s'écouler !) a vite fait de me frapper quand je suis à quatre pattes à gratter la coque de l'Anthias la spatule à la main et les yeux rougis par la poussière de peinture !

Samedi, c'est le jour le plus long. Les premiers sont sur le pont dès 8h30 et ne partiront pas avant les 18h30 bien tassés ! Notre hélice avait du subir des réparations qui, approximatives (faites appel à des professionnels et voilà le résultat !), l'avaient laissé boiteuse. Sa remplaçante, un magnifique objet doré, devrait redonner à l'Anthias toute sa fougue. Par contre, je ne vous raconte pas la remise en place du safran, un tour de force mené en équilibre au dessus de l'eau !

La jauge d'essence provoquait des suées d'inquiétude à chaque sortie obstinée comme elle l'était à nous indiquer qu'il n'y avait plus de carburant. Pour avoir aidé les Robert à vidanger le réservoir dans 1 puis 2 puis 3 puis finalement tous les récipients qu'on a pu amasser sur le port, je peux vous assurer de son dysfonctionnement !

Heureusement, les experts en électronique sont légion à l'ASM (les experts en grattage de coque sont étrangement moins nombreux) et c'est pas moins de 6 ou 7 personnes qui se sont consacrées pendant la majeure partie de la matinée à effectuer "LA" soudure de 2mm de long sensée réparé la fameuse jauge. Jauge qu'il n'aura pas fallu 2 minutes à Nicolas, en vrai pro, pour diagnostiquer HS le lendemain. L'Anthias aura donc une belle jauge toute neuve.

Le réservoir vidé, Robert B répara la légère fuite qui laissait suinter un fond de gazole dans notre cale. La chaine de l'ancre a été démontée, transportée par Lorenzo jusqu'au club où Eloi a pu la repeindre. La chaine partie, Sandrine Z a plongé sous le tableau de bord passer un coup de serpillière. Un caillebotis mis en place avec une précision chirurgicale devrait permettre à la chaine de ne plus baigner dans son jus. Le bastingage a été resoudé par Robert B, ce n'est donc pas encore cette saison qu'on basculera par dessus bord.
Dans le tiercé des tâches que les volontaires se bousculent pour avoir le privilège d'accomplir, on trouve le grattage de coque, la peinture du tout dessous de la coque mais aussi le nettoyage de la cale. Les veinards à pouvoir se trainer à quatre pattes dans la semi obscurité des entrailles de l'Anthias la serpillière à la main auront été cette année Pierre Jean et surtout Christophe P. Pistonnés, tiens !

Nul doute que tous ces zharassants travaux auraient été accomplis avec beaucoup moins de zèle et d'efficacité (surtout "LA" soudure de 2 mm) si Martine T n'avait fait la cantinière en nous livrant tout chaude une paella qui regonfla le moral des troupes et permit d'aborder notre samedi après midi avec le coeur à nouveau à l'ouvrage.

Dimanche, jour du Seigneur et de Chuck Norris, on pouvait louper la messe mais pas Woualker Texas Ranger, seule la matinée fut donc consacrée à passer la première couche d'antifouling. Une tâche où on se sera succédé dans la joie : Mustapha et Bernard (et leur combinaison d'homme du futur version série Z italienne des années 60), Pierre Jean, Jean Claude, Robert et moi. Une occasion en or de réviser tout (ou peu s'en faut) le répertoire Sardou par l'inévitable Pierre Jean. D'ailleurs la compil 'Pierre Jean chante Sardou' est attendue chez Vivendi-Universal pour les fêtes de fin d'année.
Tout ce travail accompli et ce n'est pas fini. Samedi prochain, il faut remettre ça : deuxième couche d'antifooling, encore quelques travaux... on a encore besoin de bras et avec un peu de chance, on pourra remettre l'Anthias à flot avec un jour d'avance dès samedi après midi !

Texte et photos : Laurent.