C'est peu après le stage des MF1 bio que l'ASM accueillit début octobre que Richard nous fit l'alléchante proposition. Pour nous remercier de notre accueil chaleureux, nous étions cordialement invités à visiter l'aquarium du Grau du roi dans des conditions VIP avec comme guide le directeur de l'établissement. Simplement, cette personne partant en retraite, il ne fallait pas tarder. En un rien de temps donc, le contact était établi, l'expédition montée et nous nous retrouvions en ce samedi matin une dizaine devant le palais de la mer.
Nous savions déjà qu'en fait nous n'aurions pas de régime de faveur, ce que le tarif aurait de réduit, ce serait la réduction elle-même. Par contre, la déception fut grande de constater que le fameux directeur n'était ni présent, ni représenté au rendez-vous. Le contact humain se limita donc à une caissière dubitative que nos explications firent se refermer comme une huitre. Déformation professionnelle, sans doute.

Bon, on était vraiment déçu mais pas au point de ne pas profiter du Seaquarium.
Début du tour par les bassins méditerranéens présentant nombre des potes que nous visitons à chaque plongée. En transition douce, on passe ensuite aux bassins tropicaux. Y a de magnifiques raies dont une avec une tête conique représentant un fascinant visage aux yeux bridés. Non, c'est pas l'empereur Ming de la planète Mongo mais pas elle ne déparerait pas dans Flash Gordon ! Si les photos sont autorisées, il va sans dire que les flash ne le sont pas pour ne pas perturber les poissons. Dommage que tous les visiteurs ne soient pas des plus disciplinés ! Comme ce n'est pas notre cas, nos photos seront floues mais les habitants du lieu pas perturbés. C'est un choix.

Dans un grand cylindre de verre tournoyent des dizaines de méduses. Le temps d'admirer ces magnifiques créatures diaphanes, les panneaux nous rappellent qu'elles sont composées à 90% d'eau. OK, les humains, c'est que 70% mais au bras de fer on les prend quand elles veulent.

En introduction au tunnel des requins, on a droit à une salle de ciné passant les Dents de la Mer 4. Nan, je rigole, un film d'information. Un immense panneau mural présente les principales espèces de ces sélaciens et des bornes multimédia délivrent des tas d'infos et proposent des modélisations 3D qu'on peut manipuler à loisir : et hop, en avant, en arrière, et hop, un p'tit tour... Dans tout ça, je suis déçu de ne pas retrouver trace de mon flirt de vacances, le fameux longimanus qui nous fit si grande impression à Guy et à moi en Août.

Ainsi préparés, on peut parcourir le tunnel. Dans la lumière tamisée, les bestiaux passent autour et au dessus de nous. Y en a qui ont de sacrés rateliers qui donneraient des cauchemars au plus téméraire des dentistes. Je ne voudrais pas croiser cette masse compacte de dents au détour d'un récif la nuit. Aie, ça y est, le délit de sale gueule revient à la charge. Après tout, les éléphants font plus de victimes dans le monde chaque année que les requins et pourtant les aventures de Babar ne font flipper personne. Préjugé quand tu nous tiens ! Dans le même bassin, y a une tortue qui paresse et le plus gros mérou de la création. Bon ptete pas mais il est gros la bête ! En plus, il bouge pas, ce qui est sympa pour les photos ! Après quelques autres belles pièces imposantes, on passe sur la passerelle qui permet de voir tout ce petit monde du dessus.

La salle suivante est faite de box où sont diffusés des petits documentaires. S'ils sont intéressants d'un point de vue zoologique, ils ne sont pas dénués d'émotions. Faut voir la naissance du bébé phoque (rhôôôô, la gueule de la p'tite boule de poils) avec les oiseaux se disputant le placenta. Faut voir aussi le léopard des mers (un grand phoque avec un grand cou et de grandes dents !) jouer avec sa proie avant de la dévorer. Pauvre petit manchot. Et on dit que seul l'homme fait preuve de cruauté gratuite ! Mais hé, c'est la vie ! On pense d'ailleurs que ce jeu avec la nourriture leur servirait à affuter leurs talents de chasseur.
Un mur présente la taille comparée de différentes espèces. N'empêche, se retrouver nez à truffe avec un éléphant de mer qui tutoye les 2M50 debout, ça doit être fichtrement impressionnant ! Et si l'otarie descend en apnée jusque 40m, si le phoque atteint les 200m, notre mastodonte descend à 1500 m ! C'est ce qui s'appelle avoir du souffle !

On reste dans le mamifère marin avec le bassin des phoques et otaries. 1 000 000 l d'eau qu'on peut observer depuis un amphithéâtre extérieur et par de larges baies vitrées. Sympas ces bestioles ! On assiste au déjeuner d'une otarie. A cette occasion et pour la préparer à recevoir des soins, on lui fait subir comme chaque jour une séance de touche-touche avec des sortes de coton tiges géants.

Un film projeté sur grand écran termine de nous dresser un panorama de la famille des mamifères marins et dans une large salle des consoles multimédia apportent leur lot d'infos supplémentaires. Le processus de l'évolution me fascine. Le point commun entre la baleine à bosses et le cochon ou le rhinocéros ? Leur ancètre commun, le pakicetus, une sorte de loup à museau pointu et à sabots qui vivait il y a 50 millions d'années. Dinguesque non ? Impressionnant aussi, le jeu vidéo du Seaquarium. Bin ouais, ils ont même leur propre jeu vidéo. Je sais pas sur quel moteur 3D il est basé, mais j'ai beau eu m'agiter du pad et me faire un torticolis pas fichu de retrouver ce satané phoque moine ! Mais l'effort est louable !

Le bassin tactile est à sec, on passe donc rapidement au musée de la mer. Sympatoche, même si ce dernier batiment fait un peu fourre tout. Y a des coquillages, différents objets témoignant de l'histoire maritime de Grau du roi et de magnifiques maquettes.

              

Au final, même si on est forcèment déçu de ne pas avoir eu droit à notre visite VIP, on ne regrette pas notre déplacement au Seaquarium. La structure est des plus sympathiques, on peut s'y ballader en picorant ici et là entre panneaux, projections et bornes interactives. Moins renommé, mais plus convivial qu'un aquarium de Monaco par exemple.

Peu refroidis par un restau pas top, on continue la journée par une ballade dans Aigues-Mortes. Devant les remparts, nous on mange des sucettes, Saint Louis, lui, au 13ème siecle, embarqua par 2 fois pour partir en croisade. Sa première croisade (la septième officielle) le conduisit en Egypte où il fut capturé. Têtu, il remit ça 20 ans après mais choppa la peste et mourut devant Tunis. Comme quoi, plutôt que d'aller trucider du sarrasin, il aurait mieux fait de rester à la maison regarder Shériff fais moi peur.

Texte et photos : Laurent.