Ah non ! Bin si ! Tout le temps et les efforts passés sur le réservoir n'avaient donc servi à rien : la fuite, la satanée fuite n'avait pas été réparée lors de la cale sèche de l'Anthias en mars dernier. Pire encore, au fil des semaines, elle prenait de l'ampleur.
La pompe de la cale du réservoir avait été arrêtée, nous ne rejetions donc aucun gasoil en mer mais la nécessité de transvaser à chaque sortie le carburant suintant dans la cale et la contrainte de maintenir au plus bas le niveau dans le réservoir handicapaient gravement les déplacements de notre navire. Il fallait donc réparer au plus vite mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Si les examens minutieux pratiqués en mars n'avaient permis de mettre le doigt sur cette fuite, c'est qu'il devait s'agir de fissures insidieuses. Alors que faire ?



préparation du montage au club

      les réservoirs sont chargés dans la remorque

Les Robert, prenant exemple sur Alexandre le Grand confronté à la pelote du noeud gordien, tranchèrent dans le vif (c'est pas comme ça qu'il aurait réussi l'épreuve de matelotage du niveau 4, le p'tit Alexandre que je dis) pour résoudre la crise : le réservoir serait donc changé !

Robert B, sans doute inspiré par une visite dans une brasserie lors de la fete de la bière de Colmar, mit au point une ingénieuse structure composée de 6 réservoirs aux dimensions de notre cale reliés par tout un système de tuyaux et de vannes. Il s'assura par des gabarits en carton que le tout pourrait être inséré par la nouvelle trappe de visite.

La remorque de Lorenzo fut à nouveau mise à contribution pour amener le matériel jusqu'à la Redonne et Joel mis à disposition son zodiac pour faire la navette entre le quai et l'Anthias.
Pour se fournir en electricité, il fallut tendre des rallonges jusqu'aux bornes situées sur le quai et pour les victuailles se reposer sur Martine et Sandrine Z.

Joel se charge d'amener le matériel à la Redonne
          Robert x 2 et Henri et le début du découpage le vendredi après midi

L'insfrastructure mise en place (non sans mal pour l'electricité), le gros oeuvre pouvait commencer par la découpe du réservoir inox dans la cale. Le but était d'obtenir des morceaux suffisament petits pour pouvoir être extraits par la trappe. Un travail insensé usant la santé des forçats de la cale et les disques de la meuleuse à vitesse grand V. Jouer de la meuleuse sur l'inox, entre chaleur étouffante, étincelles brulantes, bruit assourdissant et odeur suffocante n'est pas un mince exploit dont Henri fut un champion digne du livre Guiness des records. Nul doute que vu le temps qu'il resta dans l'étroit volume, il battit plusieurs records du monde !

Henri a mis ses protections pour meuler l'endroit est exigu et la découpe continue

Quand la place se fit enfin nette, le nettoyage effectué (je vous épargne le commentaire d'Henri nous voyant Sandrine Z et moi protégés de la tête au pied en tête à tête dans la cale), les 2 Robert prirent résidence quasi permanente dans la cale pour monter la structure tandis que nous tentions d'assurer de notre mieux notre rôle de passe-outils.



vue de la caméra embarquée dans Henri le zodiac de Joel fait la navette les découpes du réservoir sont évacués vers la décheterie

L'arrivée du dimanche soir nous fit battre en retraite d'un chantier fini à 90% laissant le soin aux 2 Robert de devoir revenir en soir de semaine pour finaliser l'installation.

Après une période de tests, l'Anthias retrouvera donc bientôt toutes ses jambes !

Texte et photos : Laurent

les 6 réservoirs enfin installés !