Arrivées


On l'aime notre ASM et c'est pas qu'on n'y soit pas fidèle mais quand même, parfois, ça fait du bien d'aller tremper ses palmes dans de nouvelles eaux.

C'est dire si on avait la stab frétillante quand on a bondi sur la proposition de Lorenzo d'aller le temps d'un week end à la découverte de quelques sites et épaves du Var. Faut dire aussi qu'il n'avait pas fait les choses à moitié. Le programme tappait dans le lourd, dans le costaud, dans le 24 carats platiné : le Rubis, le Togo, la Gabinière, l'ile de Bagaud !

notre terrain de jeu pour le week end

Arrivés le vendredi soir ou directement le samedi matin, c'est donc gonflés d'enthousiasme qu'on se retrouve sur le port de Favière prêt pour un week end anthologique ! La seule exception qui confirme la règle, c'est le pneu du Partner d'Henri, crevé au moment même où il quittait le Jaï. A cet incident pres, on est tous là et bien là !


le club Bormes Plongée

embarquement dans le port de la Favière

le chariot à bloc Lorenzo, notre GO du week end sur le chemin du Rubis
l'entrée de l'hotel


Le Rubis


'Vos papiers siou plait' 'Nan, vous pouvez pas monter vos sacs à bord'. Pas de sacs à bord ? Beuheu. Ca nous rappelle que s'habiller à bord comme on le fait à l'ASM n'est pas obligatoirement la norme dans les clubs de plongée. Le bateau de Bormes Plongée n'est qu'à quelques mètres de leur local mais un ingénieux chariot à blocs assure le transport des bouteilles. Tiens, je connaissais pas mais c'est super pratique !
La mer est idéale, on va pouvoir rejoindre le Rubis, yeah ! Bormes - le Cap Camarat où est coulé c'te engin, ça fait une sacré trotte, prenons nos aises, la traversée sera longue ! J'vais faire la sieste, RDV au dessus de l'épave !


sur le pont vers le kiosque

Le Rubis est un sous marin de 66m de long construit en 1931 et sabordé en 1958 après une carrière bien remplie . Avec 66m de long et la visu qu'on a dans le Var, l'épave se découvre en un seul coup d'oeil à la descente. Pas de courant, un bout fixé directement sur la superstructure, fond de sable plat, la plongée ne présente pas de difficultés particulières. Et puis le long d'un cigare, on ne risque pas de se perdre ! Certaines écoutilles sont ouvertes et il est -techniquement- possible d'y pénétrer. Techniquement mais formellement interdit ! C'est très étroit et sans visu dès qu'on soulève le fond. Au sens propre : mortel !


Mais l'extérieur vaut largement le coup d'oeil. Sur la coque, on découvre des congres et des murènes, on passe au dessus de l'oeil noir des écoutilles (vade retro !), on glisse sur les stabilisateurs à la base du nez et si on se tient sur le kiosque, on profite d'un point de vue unique sur la proue et la poupe et on se sent dans la peau de Sean Connery au début d'A la poursuite d'Octobre Rouge.
A ne pas louper non plus, c'est se placer à la proue et s'éloigner de quelques mètres pour admirer le profilé de la coque. Mais, attendez, il aurait pas la goutte au nez, le Rubis ? Ah non, c'est pas un rhume, c'est le coupe chaine qui lui pend sur le nez.

Il suffit d'une plongée pour faire le tour de l'épave. On y resterait bien cela dit mais les paliers ne font pas preuve de patience.

le long de la coque
une écoutille ouverte sur les entrailles du Rubis autour du kiosque la proue



La Gabiniere

derrière Port Cros, l'île de la Gabinière apparait


Le retour depuis le Rubis se fait au même rythme qu'à l'aller mais cette fois on a le plein soleil. En route, on croise une jolie villa sur la cote. "C'est la villa de Carla Bruni" nous dit-on. 'Ah Carla ! Si on s'invitait pour l'apéro ?'. Mmm, les volets sont fermés, elle doit être partie faire ses courses chez Lideul, c'est pas grave, on repassera un de ces 4.

Au port, on nous a réservé une table à un restau où on se fait brancher sévère pour le repas du soir. Soirée spéciale pour l'anniversaire de la patronne avec couscous maison à volonté. En plus l'apéro et le gateau seront gratos ! A volonté ? Gratos ? Voilà qui est parlé ! On va y réfléchir !


A peine le temps de digérer et on réembarque pour la Gabinière, ses lions, ses tigres et ses panthères. Pardon, je confonds avec le cirque Pinder, avec ses anthias, ses barracudas et ses mérous.
La Gabinière est fidèle à sa réputation et la plongée est belle même si on n'a pas la chance de tomber sur le grand banc de barracudas. Manque ptete aussi un chouia de lumière pour que le spectacle soit vraiment grandiose mais on a quand même notre compte de barracudas et de mérous qui, eux, sont présents en nombre. En plus, on a le droit au jus de fruit, au ptit gateau et à un beau coucher de soleil sur le chemin du retour.

le coucher de soleil

Lorenzo fait la sieste dans un endroit stratégique : pas besoin d'aller bien loin en cas de mal de mer ! Dame Pôlette apprécie le petit verre (de jus de fruit) d'après la plongée Guillaume se sacrifie pour le baby sitting Henri aime méditer profondément avant la plongée Guy est très jaloux et ne supporte pas le regard des autres hommes sur Paulette



Le couscous

le couscous


Finalement, on succombe en majorité aux sirènes de la soirée spéciale du restau, gratos et à volonté étant 2 mots qui siéent particulièrement bien à l'oreille.
Après s'être gavés d'apéricubes en échangeant les traditionnels souvenirs de plongée, l'assiette de couscous tombe et elle est copieuse. Mais pas suffisamment pour nous causer un problème et on l'asséche en un rien de temps. L'estomac accuse une courbe déjà bien rebondie, la raison souffle de déclarer forfait mais le sortilège du 'à volonté' fait son oeuvre et nous fait commander une seconde tournée de couscous ! Ce qui s'appelle avoir les yeux plus grands que le ventre ! La 2ème assiette est vidée à grand peine et, incapables de marcher, c'est en roulant qu'on retourne à l'hotel. Le physique déformé d'un bidibule me nargue dans la glace au moment du dodo. Aie, caramba. Et demain on plonge sur le Togo.
Oh oh.

sur le coup, j'avais pas eu l'impression... ...mais en y repensant... ...c'est vrai... ...qu'on n'a pas arrêté... ... de se gaver !



Le Togo

le bateau nous attend au port de Cavalaire

La route du Togo sera plus compliquée que celle du Rubis : il nous faut nous lever avant l'aube et rejoindre le club où on charge notre matériel sur le bateau. On revient ensuite à l'hotel d'où, après le petit dej, on prend tous la voiture pour Cavalaire où on boucle la boucle en retrouvant le bateau. C'est bien compliqué mais ça permet au club de faire un second tour dans la baie (sur le Ramon Membru ?) et ça nous évite une longue traversée au saut du lit, alors ça va.


Le cargo repose sur un fond de 60m, ça devient sérieux, la narcose agit, la conso augmente, la durée des paliers explose. Bref, ça ne s'improvise pas. En y réfléchissant, 60m, ca nous fait bien un immeuble de 15 étages, ça !
Un bout est, là encore, fixé à l'épave et on n'a qu'à le suivre à la descente mais on ne doit surtout pas s'y agripper pour remonter. Ah bon et pourquoi ? Le club a déjà rencontré des problèmes avec des plongeurs s'y étant accrochés et préfére maintenant nous récupérer en surface à l'endroit où on voudra bien sortir. OK, à Rome, faisons comme les Romains...

Anthias et gorgones sur le Togo

J'en connais (pas vrai Robert ?) pour qui une épave c'est rien qu'un tas de ferraille rouillant au fond mais moi j'adore les épaves. On se met à l'eau et on les voit apparaitre peu à peu sortant du gris, imposant leur masse à notre regard intimidé ou émerveillé, nous transformant en pirates nains montant à l'assaut de leur mystère englouti !


les gorgones du Togo

Quand on descend sur le Togo, c'est bien sa masse qui impressionne. S'il n'y a là que l'avant, le morceau est colossal avec 60m de long et un pont qui trône à une dizaine de mètre du sable. La muraille de métal qu'est la coque est d'autant plus impressionnante qu'elle est couverte d'une forêt d'énormes gorgones lie de vin. Ma palanquée file sur l'arrière au plus profond voir la cassure. Parait qu'on peut y pénétrer pour découvrir la salle des machines. A 60m, faut mieux aller mollo, ce qu'on pourra apercevoir de l'extérieur nous ira très bien. Les cales sont ouvertes mais ne recèlent pas grand chose, le Togo transportait du charbon mais je ne découvre aucune briquette. Faut pas compter faire ses courses sur l'épave pour se chauffer cet hiver !

C'est déjà la proue et les 2' de paliers à 6 metres qui marquent pour nous le début de la remontée. Quelques cténophores à observer permettent d'occuper nos paliers. En surface, il y a plusieurs bateaux de plongée et il ne reste plus qu'à attendre tranquilou que ce soit bien le notre qui vienne nous chercher.

au palier sur le Togo au palier sur le Togo on se déséquipe sur le port de Cavalaire



La piste de ski

Joel et sa combi

On est donc débarqué à Cavalaire pour rejoindre Bormes par la route. Quel dommage, il n'y a plus de couscous au restau. Ni d'apéro, ni de gâteau d'anniversaire gratuit. Snif, le difficile retour aux dures réalités de la vie !
C'est donc bien moins chargé que la veille au soir qu'on quitte la table pour notre dernière plongée du week end. Nous reprenons la direction de Port Cros mais côté nord cette fois pour l'île de Bagaud.

Nous plongerons sur la Pointe de Montrémian au surnom surprenant : la piste de ski. A la mise à l'eau, nous descendons le long d'un éperon rocheux vers une pente couverte de posidonie. Ce serait pas du ski sur herbe votre truc ? Il faut passer une seconde barre rocheuse pour que la lumière se fasse : une pente de sable à 45° disparait vers les profondeurs. Le sable est d'un blanc relativement éclatant, la voilà la neige ! Bon, pour descendre, ça passe encore par contre, pour les bonhommes, elle vaut pas tripette c'te neige là ! On est aussi un peu déçu de ne rien trouver fascinant hors piste de l'autre côté. Restons dans le balisage alors.


Quelques petits barracudas nous passent au dessus de la tête, à peine discernables dans la grisaille. Un congre farfouine un peu plus loin. Et pis dans la posidonie, une grande nacre ! Et puis une autre et encore une autre. Cool ! Tiens, en voilà une couchée !? Je la ramasse, l'intérieur est vide, il ne reste que la coquille. Nous sommes dans une réserve marine, interdiction absolue de remonter quoi que ce soit. Mort ou vif. Ma trouvaille est on ne peut plus morte mais je dois faire contre fortune bon coeur et rejoindre le bateau en l'abandonnant où je l'ai trouvée. Snif !

C'est donc les poches vides mais les yeux remplis de bien belles images et la tête de souvenirs de magnifiques plongées que nous retournons au port, à l'hotel puis dans les bouchons de Toulon et finalement à la maison ! Merci Lorenzo !

a y est, faut remballer ses affaires



Texte : Laurent. Photos : Lorenzo, Guy, Laurent et Henri.