Dépasser les Bormes


On avait tellement apprécié son week end en 2004 que Lorenzo nous a fait le cadeau d'en mettre un nouveau sur pied cette année.
C'est donc dans la joie, la bonne humeur et en salivant d'avance qu'on retrouve le chemin du port de la Faviere, de l'hotel La Parenthese et du club Bormes plongée pour un week end qui ne sera pas une redite de celui de l'an passé : la profusion des épaves et des sites autour de Port Cros permet de multiplier les plongées sans se lasser !

notre terrain de jeu pour le week end


Lorenzo, notre GO le bateau vu sur la surface le bateau vu sous la surface
devant le club l'entrée de l'hotel



Le Donator

en route vers les sites

en route vers les sites

en route vers les sites

Notre dernière visite sur le Donator remontait à 2002. A l'époque, cette plongée avait tenu du rêve eveillé : eau limpide, pas de courant, bleu fluorescent. Malheureusement, c'est dans des conditions moins idylliques qu'on va redécouvrir l'épave.

Un des moniteurs du club descend préparer le terrain en attachant un bout à l'épave. Pour le déroulement, c'est facile : on descend au bout, on explore, on remonte en pleine eau à 15', on sort le parachute pour les paliers et le bateau vient nous récupérer.

Simple mais un courant de tous les diables présent de la surface jusqu'au fond vient jouer les trouble fetes. La descente le long du bout qui se rapproche de l'horizontale se fait à la force des bras. Se haler avec le bras droit ou avec le bras gauche ? Je finis par trouver la position qui me semble la plus efficace : à califourchon sur le bout, ce qui me permet de me tracter avec les 2 bras.
Il faut presque avoir le nez dessus pour découvrir l'épave et mon timer m'indique déjà plus de 5'. 5' pour rejoindre les 50m, ça ne nous laisse plus que 10' pour explorer le cargo.

Le Donator (qui au cour de son histoire fut aussi appelé "Petite terre" ou "Prosper Schiaffino") a été construit au début des années 30 en Norvege. Il mesurait 78m de long avant qu'un flirt trop appuyé avec une mine oubliée par la guerre ne lui coupe le nez le 10 novembre 1945. De fait la proue est maintenant séparée du reste du corps du batiment.


Ma palanquée avait décidé d'aller explorer l'arrière en priorité. 50m plus bas, on se lourde et c'est sur l'avant qu'on se retrouve. Du fait du courant, la traversée de la déchirure causée par la mine se négocie avec délicatesse : en ventilant comme des percherons, on risque l'essouflement, la narcose se rapproche et on ferait bien d'ajouter quelques minutes à nos paliers. La visite à l'avant nous permet de découvrir 2 mastards de poiscaille dont l'un s'amuse à se rouler dans le sable !? Drole d'idée. Y a du monde, y a risque de perdre sa palanquée alors faut faire gaffe. L'un dans l'autre, on ne trouve pas le temps de réussir à boucler le tour de l'épave dans les 15". L'arriere, on ne la verra uniquement que s'éloignant à la vitesse où le courant nous emporte.


à table à table à table à table
à table à table à table à table



La pointe de la Croix

La pointe de la Croix est un petit promontoire situé au sud de Port Cros à proximité de l'ilot de la Gabiniere. Pour ceux qui ont connu le week end en 2004, le site rappelle un peu la fameuse 'piste de ski' de la pointe de Montrémian avec de longues arêtes rocheuses descendant vers le large entrecoupées de petites étendues de sable ou de posidonie.
Il y a du courant qui peut être fort et qui, avec le relief, tourne plus souvent qu'une girouette pendant une tornade. Ici, il sera très fort et dans notre nez. Plus bas, il disparait uniquement pour mieux réapparaitre dans notre dos quelques métres plus loin.

Cependant la visu est extraordinaire : parfois, on en douterai même d'être entouré d'eau. L'ambiance est un peu grisouille et les couleurs ressortent moyennement, mais quelle visu ! On en voudrait bien une comme ça plus souvent sur notre Cote Bleue !

serrés comme un banc de sars qui dinent

l'embarquement a pionce avant la plonge Sandrine scrute la mer
Guy et Paulette unis en palanquée Henri caché derrière un rocher


Le Hellcat


La visite sur le Hellcat est tout ce que ne fut pas celle du Donator : un plaisir ! La visu est excellente, le fond de l'eau est bleu de chez bleu et y a pas d'jus !
On se pose sur les 57m comme une fleur après 1 petite minute de descente et on peut embrasser les 13 m d'envergure de l'avion en 1 seul regard.
La star de cette plongée est donc le Hellcat F6-F, redoutable avion de chasse américain de la seconde guerre mondiale. Celui qui nous intéresse aujourd'hui avait été racheté par la France en 1950 et après avoir servi en Indochine, il termina sa carrière lors d'un vol d'entrainement au départ de Hyeres.

L'épave est en superbe état avec sa verrière encore intacte. On peut découvrir encore le manche à balai et une sangle de sécurité accrochée au fauteuil. L'hélice est manquante mais on découvre un beau gorgonocéphale enroulé sur les cylindres du moteur. Certains verront le congre dissimulé dans la carlingue et la mostelle présente sous l'aile. Les palanquées arrivent peu à peu et le Hellcat disparait dans le fond soulevé, les bulles et le ballet des plongeurs. C'est que le moment est venu d'aller jeter un ptit coup d'oeil à quelques pierres à quelques métres de là avant d'entamer la remontée. La pus belle plongée du week end !




tapis de parozoanthus une étoile de mer mutante gros plan sur l'étoile une murène avec ses crevettes nettoyeuses une murène avec ses crevettes nettoyeuses une murène avec ses crevettes nettoyeuses
deux doris



La Gabiniere

Inutile de présenter la célébrissime plongée de la Gabiniere Est, passage obligé de tout séjour aux alentours de Port Cros.

On nous largue dans la Calanque aux Loups en nous laissant passer la pointe ouest et revenir au bateau sur l'autre face de l'ilot dans la Calanque sombre. Plongée dérivante ? Pas vraiment car on a en fait le courant dans le nez.

Si je garde un souvenir ébloui de ma 1ere visite en 2002 (mérous partout et puis bien sur le fameux banc de plusieurs centaines de barracuda), la magie s'est un peu estompée. Les mérous ne sont plus une vision si rares et le décor est finalement un peu tristoune dans l'ombre de l'ilot en cette après midi

Mais le poisson est toujours présent en masse : anthias, muges, grossesbetesnoirsaufrontbombédontjeconnaispaslenom. Ma palanquée n'a pas de chance et doit se contenter du passage d'un seul barracuda. Certains bravant le courant à la pointe pourront découvrir le banc en s'éloignant un chouia.

Désolant par contre que le spectacle de ce plaisancier à l'embarcation immatriculée à Toulon (une location, j'espère) toutes cannes à pêche dehors écumant sans scrupules la réserve du parc marin. Bouh, l'affreux !

Et voilà un nouveau week end de plongée et son lot de belles plongées avec les épaves en point d'orgue. C'est qu'elles sont belles les épaves du Var et peuvent rivaliser -pour peu qu'on ne soit pas alergique à la ferraille- avec les plus beaux site de Port Cros !

Texte : Laurent. Photos : Lorenzo, Laurent et Beatrice.

une silhouette facilement reconnaissable

allez, fais pas la moue

j'aiiii plus d'apétit qu'un barracouda !