Certains n'y voient que toile froissée et dépotoirs de ferraille démembrée... c'est une façon de voir.
Mais on n'est pas obligé d'être d'accord !

Certes, si toutes ne sont pas exceptionnelles, c'est toujours beau une épave. Bien sûr qu'à la base, ce sont les vestiges de tragédies qui ont parfois emporté avec elles leur lot de vies humaines. Mais c'est peut-être aussi pour cela que même le plus terne des amas de tôle présente toujours un intérêt si on veut bien lui consacrer le temps d'explorer ses mystères. Même la barge de Niolon ou le Ramon Membru ! En tout cas, moi, j'aime ça !
Le moment que je préfère c'est la descente sur le site et la découverte progressive de l'épave qui se détache peu à peu du gris pour nous imposer sa masse. On redevient enfant, explorateur, astronaute ou pirate à l'abordage d'un vaisseau fantôme !

Pour retrouver un peu le souvenir de ces sensations, voici un petit retour en images sur quelques unes des épaves visitées cet été.



4 aout - Chaouen

Imposante, encore bien conservée et accessible aux niveaux 1. Ce qu'on appelle une valeur sûre !

Photos tirées de la vidéo de Robert.


les coursives le mat de chargement la cheminée

au dessus des infrastructures un coup d'oeil par un hublot

l'ancre à flanc de Planier



5 aout - Dalton

On peut parfois entendre que le Dalton n'est plus qu'un vilain tas de tôle totalement inintéressant. Si l'avant est, certes, bien démantelé, le reste mérite bien plus qu'un rapide coup d'oeil méprisant. Toute la poupe est encore bien conservée, le safran, couvert de gorgones, est encore impressionnant, la chaudière a encore fière allure... Une visite (et même plusieurs) s'impose !

Photos tirées de la vidéo de Robert.

Tagada, tagada, voici le Dalton le safran au dessus du pont arrière

un peu de palmage vers l'avant

survolé par les Anthias

sur la chaudière entre les tôles



5 aout - Messerschmitt

Un avion, ça nous change des bateaux ! A l'envers sur le sable (dommage), le Messerschmitt repose là au pied du tombant à 44 mètres depuis 1944 (ouf, il se serait crashé en 65 et on était mal !). A ces profondeurs et pour peu qu'on ne descente pas exactement dessus, le temps file et les paliers arrivent vite, bien trop vite. D'où cette impression à chaque plongée d'une visite qui se ferait au pas de course. De part sa taille (un chasseur de 10m d'envergure), on pourrait penser qu'on en fait vite le tour mais les détails ne manquent pas : pale tordue (pour celle qui reste), canon dans l'axe de l'hélice habité par un congre, les sortes de petits réservoirs qu'on aperçoit dans la carlingue... Et puis comme c'est le seul abri sur cette plage de sable, on peut, selon les jours, le trouver peuplé d'anthias, rascasses ou mostelles.

Photos tirées de la vidéo de Robert.












9 septembre - Drôme

A l'ASM, la Drôme est une plongée qui n'est pas facile à organiser. Placée où elle est, abritée d'aucun vent, elle impose des conditions météo excellentes. A 52 mètres, elle exige aussi de réserver la sortie aux niveaux 3 au minimum et de mettre en place un dispositif de sécurité particulier. Et reste encore à trouver un DP qui veuille bien se sacrifier pour faire la sécurité de surface pendant qu'on plonge. Pas évident de réunir toutes ces conditions et ça fait un moment que la Drôme jouait à l'Arlesienne ! Pour ceux qui n'avaient jamais pu la faire (comme bibi), c'était même devenue ze épave à faire !

Parfois, à force d'idéalisation, un rêve qui se réalise n'est pas à la hauteur de ce qu'on avait imaginé et on finit déçu. Mais parfois aussi, toutes les pièces s'emboitent à la perfection et l'expérience se révèle digne de l'attente !
C'est ce qui s'est passé avec cette descente sur la Drôme. Grand soleil, vent acceptable, visu excellente, Robert aux commandes... toutes les conditions étaient remplies ! La vue de l'épave qui surgissait du néant dès les 30 mètres était à couper le souffle. Ou du moins, elle aurait pu l'être si le navire n'était en partie dissimulé par d'immenses et compacts bancs de poissons ! Hé, poussez-vous, j'veux voir la tôle ! Entre les amas d'écailles, on a quand même pu apprécier la conservation de l'épave (au fond depuis la 1ère guerre mondiale quand même), observer le dernier canon à poste (le second est tombé) et découvrir la plaque commémorative posée sur le pont. Une belle épave et une magnifique plongée, ca vallait la peine d'attendre !

Photos : Robert, Lorenzo et Francois