Grande question pour les bulleurs que nous sommes. Ca veut dire beaucoup et pas grand-chose finalement !
Penser que c’est une finalité serait, à mon avis, une grosse erreur. Un niveau de plongée n’est qu’un cap que l’on franchit. Il nous donne la possibilité d’acquérir les outils pour plonger mais nullement la capacité de plonger. Dès le niveau 1, on se doit d’assurer sa sécurité mais aussi de prendre conscience de l’évolution en palanquée. La plongée, c’est avant tout un moment de partage…
Personnellement, j’ai toujours comparé un niveau de plongée à un permis de conduire, on nous valide le fait que l’on possède un bagage technique et intellectuel pour plonger mais c’est principalement l’expérience qui fait ce que nous sommes : des (vieux) plongeurs !

Le niveau 4, un niveau de plus me direz-vous ? Pas vraiment, plutôt la possibilité d’aller plus loin dans le partage de l’activité qui nous réunit à l’ASM depuis tant d’années. Au début, on le prend comme une série d’épreuves éprouvantes pour le corps et pour l’esprit, un défi contre soi-même en quelque sorte ! Puis on réalise le chemin parcouru depuis que l’on a mis ses palmes pour la première fois. Pour ma part, la quête du niveau 4 sera une étape qui me permettra de faire ce que les anciens du club ont fait pour moi : faire découvrir et aimer la plongée.

Nos illustres anciens ASMistes (ndw : a y est, nous v'là déjà classés dans les anciens) de la promo niveau 4 de 2003 nous avaient prévenus que ce ne serait pas une promenade de santé… Et ils avaient raison !

Outre la théorie (tables, accidents, physique, physiologie, réglementation et matériel), la partie physique elle s’annonçait des plus « amusante » (mannequin, 800m PMT, apnée à 10m et 500m capelé) ! Quant à la partie technique (DTH, descente dans le bleu sur 40m, interprétation des signes, RSE de 20m, assistance de 30m et matelotage), cela serait également du costaud !

Tout cela en quelques jours… Lors de la réunion de présentation en avril, les regards de mes camarades disaient « et ben on n’est pas arrivé… »

Et malgré des disponibilités pas toujours évidentes à trouver, finalement, avec l’ensemble des stagiaires, nous avons réussi à nous jeter à l’eau, au sens propre comme au figuré ! La Redonne fut donc notre «camp de base», les Anthénors et le Mornas nos terrains de «jeu» !

Pour le coté plongée plaisir… les mardis, jeudis, samedis et dimanches se déroulaient quasiment de la même façon : arrivée sur le bateau, on aide au matelotage, préparation de l’équipement, 800m PMT ou 500 capelé suivant l’humeur, entraînement et si on n’avait pas trop de p’tites bulles, une ballade…

La sieste fut notre alliée après ces moments éprouvants ! La théorie, elle, fut peut-être la plus difficile à gérer pour la plupart d’entre nous. Les cours se sont terminés vers le mois de mai, mais jusqu’en octobre… il fallait garder le niveau ! Et vu que nos activités professionnelles se conjuguaient mal avec des révisions, il a fallu assurer en seconde partie de soirée… Tant bien que mal ! Mais au moins la nuit nous étions tranquilles !

La semaine attendue et crainte à la fois est arrivée, nous allions voir si :

Par contre, le matériel, c’est une autre paire de manches… Les questions s’enchainent et le doute sur les révisions pointe son nez… Aïe le stress est au rendez-vous, on oublie ce que l’on pensait maitriser… Personnellement je repars la tête basse, ce n’est pas là que je vais prendre des points !

Le matelotage c’est bien passé pour tout le monde : noeud de chaise, cabestan, tour mort et 2 demi-clefs, lancer du bout… Tout y passe !

Ouf la soirée est finie, demain on conclut la théorie !

Jeudi 18 octobre 2007, 18h30... Théorie 2nde partie

On s’attaque à la physiologie… Et là c’est le drame : pas une question d’anatomie… pas un schéma à remplir, pas de petite (ou même de grande) circulation… On est tous frustrés… (ndw : ok, ok, on mettra des coloriages dans les prochaine sujets) Mais il faut se reprendre, 30 minutes, ça passe très vite !

On continue par la législation, parfois déroutante mais bon il faut passer par là aussi. Enfin la dernière épreuve… écrite, les procédures de décompression.

On est tous heureux d’en avoir terminé avec la théorie… Demain est un autre jour et rendez-vous est pris avec le terrible Jean Ferron…

Vendredi 19 octobre 2007, 13h00

Bonne surprise, le temps est de la partie : soleil, mer d’huile, pas de vent et l’eau à 20°C ! Laurent est contrarié, lui qui a subi des conditions météo défavorables pour l'examen… (ndw : oh, les creux de 10 mètres entre les icebergs, on s'y fait) Les épreuves vont enfin débuter, le temps aux GO (Robert, Christophe et Laurent) de mettre en place les bouées et c’est parti !

Le 800 mètres PMT : les grosses cuisses en action ! On se pose beaucoup de questions sur la préparation, est-ce que l’on a assez nagé, est-ce que l’on a bien nagé, etc… Robert donne le départ et on fait «péter les watts» ! Une vraie course est lancée !
Une dizaine de minutes plus tard, tout le monde est rouge comme une tomate mais pas d’essoufflement à l’horizon, finalement on s’est bien débrouillé !

Le mannequin : Jean Ferron ne sait toujours pas nager ! Voici donc l’épreuve qui a fait, qui fait et qui fera trembler les stagiaires du niveau 4:

Le 500 mètres capelé : les grosses cuisses sont rappelées ! La dernière des épreuves dites «physiques». Là pas de note, juste fait ou non fait… en moins de 13 minutes tout de même ! On se lance, on reste plus ou moins groupés, notre but étant que tout le monde passe cette épreuve, rien ne sert de se «tirer la bourre». On a commencé ensemble ce niveau 4, on le réussira ensemble, non de non ! (ndw : C'est beau ! Ca vient d'un épisode d'Alerte à Malibu, non ?)

On en termine enfin ! Maintenant, il reste le côté technique !

Samedi 20 octobre 2007, 08h00

Pour l’instant les dieux étaient avec nous, mais ce week-end risque d’être beaucoup moins propice à la plongée : on annonce du mistral et la température ce matin est vraiment fraîche…

Pour ces épreuves, nous n’aurons pas 2 MF2 mais bien 3. En plus de Robert, Michel et Pascal sont venus nous évaluer. Pascal sera le président du jury et Robert le représentant de la CTR. Le jury prend les consignes… Et on est parti vers notre l’Anthias qui nous attend gentiment à la Redonne.

Aujourd’hui au menu :

Le retour au port sera… glacial. L’ambiance est restée conviviale mais le vent, lui, nous a bien rafraîchi les idées et le reste aussi ! D’ailleurs des records sont tombés dans la catégorie "je m’habille plus vite que je ne respire" !

On arrive enfin au club… On rince les combis et on étend. D’ailleurs, on se croirait dans un marché aux puces tant il y a du choix étendu entre les arbres !

Pendant ce temps, le jury délibère sur les épreuves de ce matin. Dans l’ensemble, on s’est pas mal débrouillé, personne n’est resté au fond… Donc, on est confiant !

Nos anciens avaient dû subir le supplice de la daube de taureau avant le mannequin et le 500m capelé (ndw: me lancez pas là d'ssus !), les temps changent ! Nous, avant la DTH, il faudra faire face au menu suivant :

Bref, on sort de table avec un handicap supplémentaire pour la DTH : quelques kilos de plus !

Samedi 20 octobre 2007, 14h00

Bon, on est sorti plus ou moins indemne des épreuves précédentes, mais il reste la DTH. Comme depuis le début, pas le droit à l’erreur : faut pas stagner, faut pas redescendre, faut pas aller trop vite, faut pas lâcher l’embout, en surface faut que les voies aériennes soient hors de l’eau (tiens comme Jean Ferron !)… Bref une épreuve assez contraignante… Surtout pour un membre du jury sur qui les lasagnes ont eu un effet pour le moins… indigeste !

Laurent (ndw : qui, en plongeur expérimenté, a oublié ses palmes pour ne pas avoir à replonger après les lasagnes. Prenez en de la graine, les bleus !) reprend espoir, en plus d’un vent à glacer les os, le ciel se montre menaçant… Bref de vraies conditions d’examen pour un niveau 4 !

Dimanche 21 octobre 2007, 08h00

Bon, allez les gars, dernière ligne droite… Pentue (ndw : la pente est rude mais la route est droite), certes, mais pas infranchissable ! On est content d’en finir même si la météo se rappelle à notre bon souvenir. Il a gelé et certains ont dû gratter le pare brise ce matin ! Bref, il fait encore plus froid qu’hier et le vent ne nous laisse pas une seconde de répit. Robert B. fait ce qu’il peut pour mouiller l’Anthias sur un site qui puisse réunir les paramètres suivants :

Après toutes ces émotions, on se retrouve au club. On nettoie les affaires (encore et toujours !) et pendant ce temps le jury délibère… Que cela peut être long alors…
On se pose des dizaines de questions, on garde le moral, du moins, on essaye… Nous savons que, dans l’ensemble, nous avons plus ou moins réussi les épreuves. Mais on a eu des petits moments «à vide» sur au moins une épreuve… De toutes les manières, les dés sont jetés…

On nous appelle, c’est le moment, gaps ! Pascal, président de ce jury, nous parle, il n’est pas rassurant… Et il se lance :

On est tous reçu ! On a fait le même coup qu’en 2003 ! GE-NIAL !

Enfin on peut respirer : après une année de préparation nous sommes récompensés de tous ces efforts !

Et voilà, une étape de plus franchie. Mais le chemin est encore long, l’apprentissage de l’encadrement ne fait que débuter ! Pour ne pas végéter, il va falloir continuer à bosser, à se perfectionner. Et vu le nombre d’encadrants du club, on sait que l’on ne va pas chômer !


Texte : François. Photos : Laurent et Robert. Photos aériennes : Google Earth.

Je voudrais d’abord remercier les membres du jury pour leurs conseils et leur disponibilité.

Merci :