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Apres avoir goûté aux joies de la plongée en mer, nous (Eloi, Béa et Henri) sommes tombés du Côté Obscur de la Force
lors d'un stage d'initiation à la plongée souterraine.
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Le stage était organisé par les commissions plongée souterraine de Provence et du département 13 de la FFESM et s'est déroulé sur deux jours (10 et 11 novembre 2007). Au programme, une formation théorique (le matin): Et deux plongées souterraines (après-midi): |
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La source du Bestouan est située à proximité du port de Cassis, à un mètre sous la surface, juste en face du phare et au pied des falaises et à été explorée sur 2km. Nous y voici. Nous partons à trois. J'essaie tant bien que mal de me débrouiller avec cette configuration nouvelle : ajuster ma stab avec les 2 blocs, l'élastique autour du cou où sont attachés mes deux détendeurs, les deux manos pour qu'ils soient lisibles, euh, y'a quelqu'un qui peut attacher mon casque, j'ai déjà mis mes gants, j'y arrive pas !! Ah ça commence bien… petit progrès tout de même : hier j'avais mis mon casque avant de mettre le masque. On me dit gentiment que c'est toujours comme ça au début, mais bon, n'empêche. On vérifie la pression des bouteilles maintenant qu'on est dans l'eau et que les blocs sont « à température » ; la consommation est planifiée en conséquence. |
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Après une entrée en eau trouble du fait du mélange de l'eau douce et de l'eau salée nous entrons dans l'embouchure de ce fleuve côtier. Nous nous laissons glisser le long d'une pente de gros galets, éboulis qui inaugure notre parcours ; la pente s'adoucit pour devenir horizontale ; à présent nulle lumière du jour ne passe, seules nos lampes permettent de ne pas être dans le noir absolu. Dans la nuit noire du siphon, les phares illuminent la galerie noyée au fur et à mesure de notre progression et réveillent ce monde sombre et englouti avant de le laisser à nouveau dans l'obscurité. La roche, polie par endroits, rugueuse ailleurs se découpe dans les faisceaux des phares, ponctuée d'aspérités, de creux, d'ondulations… Une main glisse le long du fil d'Ariane, à ne jamais lâcher, même une seconde, c'est le seul guide vers la sortie du siphon. Le fil est déjà en place avec une bande de caoutchouc pour l'amarrer à la roche si une aspérité le permet ou par un piton. Il faut poser le fil au bon endroit, éviter les « sections pièges » pour pouvoir passer au retour, quand la visibilité permet à peine de lire son ordi. Nous progressons lentement dans le conduit et arrivons à un puit, descente de 15 m les pieds devants. |
Klong ! Mince, je racle avec les blocs –et pourtant, mes manos sont en train de délicatement labourer la roche – j'suis pourtant pas ventripotent !! Mais rien à faire, ça coince ! Un coup d'œil alentour : il y a plus de place à quelques dizaines de centimètres à gauche –là, ça passe « large ».Contrôle des 2 manomètres et changement de détendeur. Les 2 bouteilles sont séparées, indépendantes ; il faut donc respirer alternativement sur chaque détendeur pour que la pression de chaque bloc reste identique (pas de différence de plus de 10 bars – une règle fondamentale de sécurité). A cette profondeur, on change toutes les 5 minutes environ. Puis c'est un véritable delta de multiples conduits étroits. |
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Un moment de répit : la galerie est plus haute ; je me penche, suis des yeux mes bulles qui vont rejoindre le plafond, et confluent au-dessus de ma tête en une mare scintillante qui s'écoule comme un fleuve de mercure, et vient s'accumuler dans un renfoncement. Ma main tendue vient troubler ce miroir, le franchit sans résistance : tiens, c'est profond ! Curieux miroir… Ariane et son fil laisse un instant place à Alice, mais pas de lapin blanc ici ; ma tête suit, et découvre derrière la surface argentée et mouvante, une cloche -petite cavité emplie d'air. Bien que concentré, être accompagné d'un moniteur me permet de profiter pleinement du plaisir des jeux de lumière sur la roche et les bulles, mais je sais qu'il faudrait garder en mémoire ces cloches d'air, savoir à quelle distance précise elles sont (une cloche exondée est parfois plus proche que la sortie, en cas de panne d'air) –bon, là, ça fait trop -restons-en aujourd'hui aux impressions purement esthétiques. |
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Changement de détendeur… je l'oubliais celui-là… Mais nous n'irons pas plus loin : 160 bars dans chaque bloc –c'est la limite pour faire demi-tour- la règle des cinquièmes, si tout se passe bien, nous fera finir la plongée avec 2 fois 120 bars –un peu frustrant pour un plongeur mer, mais s'il est une règle de sécurité avec laquelle on ne badine pas, c'est bien celle-là (contrairement à l'idée très répandue que la règle des tiers assure une certaine sécurité, le cours nous a démontré qu'en cas de problème, celle-ci ne permettrait pas de ressortir du siphon). Nous sommes à environ 20 m de profondeur. Pour regagner la surface en plongée souterraine, la seule solution consiste à rebrousser chemin, à parcourir à nouveau le dédale de galeries que nous avons emprunté à l'aller, parfois dans une eau troublée par notre passage. Nous faisons donc demi-tour puis en remontant le siphon on me montre un autre fil d'Ariane, pas celui que je tiens, un autre, qui va dans une autre galerie latérale, que je n'avais pas vu à l'aller ouh la la il faut être attentif ! |
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On repart mais après quelques mètres je n'arrive plus a avancer, rien n'y fait je dois être accroché, je vérifie ma stab mais elle n'est pas trop gonflée,l'eau devient trouble. Les autres devant avancent toujours de toute façon vu la visibilité ils ne se sont rendu compte de rien ! Bon en tâtonnant je trouve c'est l'embout du tuyau annelé de la stab pour fixer le Direct system qui s'est accroché au fil d'Ariane (cette stab à deux tuyaux pour brancher le direct system et comme l'un était libre il s'est comporté comme un hameçon) j'arrive à me décrocher (c'est qu'on comprend qu'il faut être autonome à 300%. Je retrouve rapidement la pente de galets ; une aura de lumière diffuse à présent, rend l'eau bleutée et laiteuse…Puis la sortie ! Glou-glou-glou… et me revoilà à l'air, dans la crique du port de Cassis. Mais là on me dit que le guide de palanquée est reparti me chercher (j'ai mis 2 à 3 minutes pour me décrocher du fil d'Ariane) il revient enfin rassuré de me voir, il avait cru que j'étais partie dans la mauvaise galerie (il faut dire qu'elle fait quand même 2 km).Pour finir remontée sur l'échelle, en chaussons sans semelle avec le bi sur le dos ça fait mal à la plante des pieds, puis déshabillage (brrrr ! mistral), rangement du matériel, (Du fait des contraintes, étroitesse des galeries il n'a été possible d'emporter trop de matériel donc de prendre des photos sous-marines). |
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L'accès au barrage construit par la Société des Eaux de Marseille pour retenir l'eau douce de la Rivière de Port Miou, se fait par un puit artificiel profond de 45 m situé à 530 mètres en amont de la résurgence de la calanque de Port-Miou. Il faut d'abord mettre en route les groupes électrogènes pour l'éclairage du puit descendre le matériel à l'aide cordes enfin descendre de 45m par les échelles. |
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Quarante-cinq mètres sous terre, les bruits infernaux des machines cessent comme par enchantement. La lumière orangée du site et le silence contribuent à une atmosphère feutrée et sereine. les troubles extérieurs sont vite oubliés. Le sol est un peu boueux et argileux on s'équipe un peu dans la pénombre. |
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L'équipement et le départ de la plongée se font à partir du barrage coté amont (eau douce) après une mise à l'eau descente verticale sur 12 m le long du barrage, puis progression en amont, la cavité est beaucoup plus large que pour le Bestouan en progressant le long du fil d'Ariane fixé sur la paroi, on n'aperçoit pas la paroi opposée, c'est comme une plongée de nuit le long d'une paroi. nous sommes dépassés par deux plongeurs Ardéchois suréquipés (plusieurs blocs, lampe et scooters qui partent pour 2 à 3 heures, la rivière n'est connue que sur 2Km en amont) le faisceau de leurs phares illuminent l'eau cristalline (c'est difficile à imaginer mais on dirait les phares d'un avion éclairant le ciel dans la nuit noire). |
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Hélas après une quinzaine de minutes et une progression jusqu'à 30 m de fond il faut faire demi-tour. ce n'est pas fini après s'être déséquipé et avoir remonté les 15 étages d'échelles on se met à une dizaine pour remonter tout le matériel du fond (en fait un camion) , Oh hisse, Oh hisse ! Et dire qu'on se plaint pour transporter le matériel sur les 25m du quai à Ensuès ! |
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Au cours de ces journées nous avons donc découvert la plongée souterraine lors d’une incursion en siphon. Cela à été
l’occasion d’appréhender les spécificités de la plongée sous plafond, de découvrir et d’utiliser le matériel et d’être
sensibilisé aux procédures appropriées et recommandées pour la plongée sous terre.
De nombreuses spécificités de la plongée souterraines sont toutefois transposables à des situation de plongée mer dans des grottes ou épaves.
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