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On n'avait fait que la traverser de nuit. Maintenant, on y est : La Havane ! On retrouve un peu plus facilement l'hôtel. Dans le Vedado ou le Miramar ? J'arrive toujours pas à avoir la réponse. Mais on le trouve quand même. Il est situé sur le front de mer dans un quartier qui a l'air plutot résidentiel. A signaler une énorme tour qu'on dirait sortie du Mordor du Seigneur des Anneaux, c'est l'ambassade de Russie. Je me disais aussi. Mais il y a mieux à voir vers le vieux Havane. On emprunte le Malecon, l'avenue qui longe le bord de mer. La circulation n'est pas particulièrement dense mais il y a une large variété de véhicules dans des états extrémements variés : voitures japonaises, coréennes, française (grosse cote de la Xsara jaune chez les taxis) et bien sûr les fameuses vieilles américaines... Notre coréenne à nous, on la laisse à coté du musée de la révolution et on se disperse à pied dans la vieille ville. |
Que dire de la Havane qui ne soit une avalanche de lieux communs ? Le pire avec les clichés, c'est qu'ils sont souvent vrais ! En tout cas, ce qui frappe par delà la décrépitude, c'est que la ville a connu son heure de gloire sous la coupe de Batista et ses sbires. A l'heure de l'argent roi, elle devait être hallucinante de richesse et d'opulence. Entre villas de marbres blancs, stucs et façades richements décorées, on devait évoluer en plein rêve. On perçoit encore cette magnificience d'où le cachet unique de la ville. Mais le robinet s'est tari et même les immeubles récents font penser au Beyrouth des années 80. Cela dit, l'heure est au pragmatisme : maintenant que Cuba lorgne sur le porte-feuille capitaliste du touriste, on restaure à tour de bras et certaines rues de la vieille ville retrouvent tout leur clinquant. |
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Onc' Paul au secours : la Catedral de San Cristobal de La Habana a été dessinée par Francesco Borromini (qui voyait pourtant
les choses en grand), construite à partir de 1748 (j'étais pas né) par les Jésuites et terminée en 1787. Avec toutes ces
infos, vous allez briller à Question pour un champion ! Pour y rentrer, c'est plus coton, il faudra qu'on revienne le mardi
matin pour y arriver et y découvrir la collection de figurines religieuses.
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Plus loin, autre place, la Plaza Vieja date du XVIeme, elle a été retappée et est jolie comme tout. Le mercredi, elle est envahie par des nuées de mouflets venus jouer là mais on peut aussi s'y arrêter boire un pot sur la terrasse du classieux établissement posé au coin. Les serveuses y sont mignonettes et il y a des faisans en cage à l'intérieur.
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Vous passez le coin et remontez vers la mer et vous découvrez cette fois la Plaza de Armas. Il parait que c'est le siège du pouvoir à Cuba depuis des siècles et des siècles. Enfin, pas avant 1582 parce qu'elle n'existait pas encore ! Au centre, il y a une statue en marbre de Carlos Manuel de Cespedes (nan, je ferais pas de plaisanterie sur le nom de ce grand homme) que je ne me rappelle absolument pas avoir vue ! Faut dire qu'on s'intéresse plutôt au Castillo Real de la Fuerza. Il s'agit du plus ancien fort des Amériques encore debout : construction entre 1558 et 1577. La tour occidentale est surmontée par une girouette de bronze super-connue (mais uniquement par les fans de girouettes en bronze), la Giraldilla coulée en 1632. Ce qui fait vieux pour une girouette en bronze. Enfin, je crois mais je n'y connais rien en girouettes ! Extérieurement, il est pas mal le Castillo et ça donne envie de l'explorer, impression renforcée par la présence dans le hall de 2 armures. Mais ce ne sont que des leurres ! A l'intérieur, on y trouve plutôt une galerie d'arts avec des sculptures et le Museo de la Ceramica Artistica Cubana. |
La Plaza San Francisco est un jardinet... euh non, une place. On y trouve une fontaine de marbre blanc ornée de lions. Ca doit être pour ça que les cubains l'ont baptisée la Fuente de los leones et pas la Fuente de los kangouras. D'ailleurs on passera une très bonne soirée sur cette place au cafe El Mercurio ('for business men et travelers'). Comme il pleuvait, on s'y est arrêté pour boire un mojito ou deux et on y a finit à se tapper des frites et manger de la soupe de poissons de Méditerranée (en français dans le texte). Un encas typiquement cubain, quoi ! De l'autre côté de la place, encore un nom à rallonge : l'Iglesia y Monasterio de San Francisco de Asis, une église avec le clocher le plus élevé de tout la Havane maintenant reconvertie en musée à l'entrée duquel on demande un supplément pour les appareils photos et les cameras. 10$ pour introduire sa vidéo, c'est une petite fortune ramené à la monnaie locale ! Imaginez en France que le Louvre (un palais de Paris qui borde la rive droite de la Seine construit à partir de 1204) vous demande 12 000 F pour camescoper la Joconde (toile peinte vers 1503-1506 par Leonard de Vinci (peintre, architecte, sculpteur, ingénieur, héros de BD et savant italien né en 1452 à Florence) ! |
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Le Museo Nacional de Historia Natural présente une reproduction de crâne de tyranosaure à son entrée mais j'y suis pas entré pour voir si on pouvait trouver le reste du bestiau à l'intérieur. Le Museo del Automovil expose des voitures anciennes (et pas le solex de Fidel ?) et Guy est aux anges. La Casa del Arabe et ses collections d'objets esquimaux ... non arabes avait l'air beau comme tout mais a été sacrifié sur l'autel du 'on ne peut pas tout faire', tout comme les dizaines d'autres musées et expos diverses ! |
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On remonte la Calle Obispo (ouf, on y trouve pas de chanteur chauve) vers le monumental Capitolio Nacional tout entier recouvert de marbre. En 1929, le petit Gerardo Machado, dictateur en place, se dit que le Capitole de Washington en jetait un max et que y avait pas de raison qu'il n'ait pas le même à la maison (encore un gosse pourri gâté, tiens !). Alors tant qu'à faire, il s'en fit construire une copie. A l'échelle 1:1 bien sûr. Avec 3 ans de construction, 5000 ouvriers et 17 millions de dollars (de l'époque !), ça fait cher le caprice. Un escalier monumental à donner le tournis à Eisenstein mène à l'entrée principale et au grand hall de 120 métres de long au centre duquel se trouve une statue de 17m de haut et 49 tonnes. Lonely Planet indique qu'il s'agit d'une représentation de Jupiter. Pas avec ces courbes affolantes ! Il s'agit plutôt de Minerve qui, elle, a bien tout ce qu'il faut là où il faut. En plus, notre Minerve (alias Athena) est la déesse de la sagesse, amie des chouettes et protectrice des villes. Donc ça se tiendrait assez ! A part ptete les chouettes. Bref, Minerve ou pas, il parait que c'est la 3ème plus grande statue sous plafond du monde après le Bouddha et Abraham Lincoln. La coupole pointe à 62 mètres de hauteur et on trouve à sa verticale la copie d'un diamant de 24 carats représentant le point de référence de calcul des distances routières. La copie d'un diamant de 24 carats ? Bah, quitte à mettre de la verroterie, z'auraient pu mettre la copie d'un diamant de 324 carats. Ca coûte pas plus cher ! Ceux qui n'ont pas à voler de photos, ce sont les photographes au pied des marches. Difficile de faire plus pittoresque que ces appareils antédiluviens devant lesquels se bousculent les touristes. Le résultat est hyper artisanal mais forcément dégage un charme fou ! Prendre en photo au numérique des photographes au dinosaure prenant des photos des touristes au numérique... Ca y est, j'ai la tête qui tourne !
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Juste à côté, le Gran Teatro de la Habana subit la rude concurrence du Payret un cinéma qui connait une énorme affluence. Tiens, c'est quoi qui se joue ? Asterix et Obélix : Mission Cléôpatre ! Naaaaaaan. A 2 dollars la place, c'est moins cher que Plan de Campagne ! Z'allez me dire : 'oui, mais encore faut il y aller'. Bin oui. De l'autre côté du Capitolio, le Parque de la Fraternidad possède en son centre un énorme fromager entouré de grilles. Parait qu'il est planté dans un mélange de terre venue de tous les pays d'Amérique. Même d'Alaska ? |
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On se fend d'une visite à la Real Fabrica de Tabacos Paratagas, une des deux fabriques de cigares de la Havane. 10$ l'entrée et on doit laisser sacs, appareils photo, caméras au vestiaire. Mais bon, c'est un point de passage obligé alors voyons cela. A l'entrée, on attend le départ de la visite en français et c'est parti pour une demi-heure. C'est court vu le prix d'entrée mais ce n'est pas inintéressant. On comprend cependant pourquoi on nous propose à tous les coins de rue d'acheter en douce des cigares. Les employés de l'usine recoivent en plus de leur salaire 2 cigares par jour. De quoi alimenter le marché noir ! Bien sûr, ce ne sont pas les cigares les plus renommés et même plutôt les rebus qu'on va essayer de vous refourguer. Allez, je ne vous en raconte pas plus ! Nous a dû payer 10$, il n'y a pas de raison qu'on vous raconte tout gratos quand même ! |
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Derrière, c'est le quartier chinois. Tout petit le quartier chinois. Ce qui est vachement grand par contre, c'est la Plaza de la revolucion. La plaza la plus célèbre de tout la Havane est dominée par le monument José Marti, sa statue de 17m et sa tour de 129m. On y trouve le comité central du parti (là où Fidel a ses bureaux) et la célèbre façade du Ministère de l'intérieur.
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Ce qui frappe c'est l'incroyable variété de la population. Cuba s'est constitué au fur et à mesure de migrations : espagnols, français, esclaves africains, chinois, hollandais et j'en passe. Toutes les couleurs se sont croisées depuis des générations. Découvrir une classe d'écoliers avec leur petit uniforme est impressionnant : on passe du noir au jaune avec toutes les variations de couleurs. Tiens, y a même des rouquines ! |
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Globalement, les gens sont gentils et sympas même s'ils ont déjà compris la manne financière que représente le touriste. Pour la délinquance ou la prostitution, la police est omniprésente. Après, c'est comme partout aussi, si vous allez vous perdre dans des endroits louches, faut s'attendre à rencontrer des gens louches !
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Ou à la piscine naturelle de l'hôtel. Ce dernier étant en bord de mer, on a coulé du béton pour isoler l'espace équivalent à une grande piscine. Ca devait être super il y a 20 ans mais le temps, implacable, a fait son oeuvre. Il y a aussi une véritable piscine à l'hôtel. Des tabourets permettaient même d'accéder à la buvette sans sortir de l'eau. Bin oui, mais c'était il y a longtemps. Aujourd'hui, la piscine est vide et au milieu d'une nécessaire restauration. Pour se consoler, la veille de notre départ, on dîne dans un paladar dans le Miramar : le Paladar Vistamar et vous savez quoi ? on se régale à se faire exploser la tuyauterie ! Mucho bueno ! Une dernière marche digestive dans la chaleur de la nuit et on se couche une dernière fois sur le sol cubain. |
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